mardi 29 septembre 2009

Vernon / Rouen : l'enclave régionale

S'il existe bien un trajet sacrifié sur l'autel de la rentabilité et du cadencement, c'est bien le Vernon / Rouen qu'emprunte quotidiennement 4% des usagers de la gare de Vernon : plus aucun train direct, seulement 3 trains le matin qui font le trajet au mieux en 43 minutes, et surtout à des horaires inadaptés. Et pendant la période des travaux, alors que ceux-ci se situaient entre Vernon et Mantes, la SNCF a eu le culot de supprimer un de ces trains et d'assurer une correspondance minable sur les quais non moins minables de Oissel. Une vraie misère.

Voici le témoignage d'une courageuse étudiante vernonnaise qui se rend à Rouen tous les jours pour tenter de suivre ses cours à 8h du matin :

Je prends le train tous les jours pour aller au lycée non loin de la gare Rouen-Rive-Droite par le train TER de 7h07 qui est censé arriver à Rouen à 7h50. Mes cours commençant à 8h, cela ne devrait pas poser de problèmes. Mais voilà, ce train est en permanence en retard et je ne peux pas me permettre d'arriver tous les jours 20 minutes, si ce n'est plus, après le début des cours. Avec le règlement très strict du lycée, il y a de fortes chances que je sois viré avant la fin de l'année.

De plus la SNCF a supprimé le train de 17h43 pendant les travaux, ce qui implique que je dois attendre le prochain train de 18h09, soit 25 minutes à attendre. Je préfèrerai passer ces 25 minutes dans le train pour travailler plutôt que d'attendre dans la gare de Rouen où on ne peut même pas s'assoir.

Je ne finirai pas l'année dans ces conditions.

L'enclave régionale existe bien au sud de l'Eure et plus particulièrement à Vernon où les étudiants sont soit obligés de partir très tôt de Vernon (6h45), soit de louer une chambre à Rouen si les finances de Papa et Maman le permettent. Comment la Région peut-elle encore continuer à ignorer ses étudiants et les travailleurs de Vernon qui "montent" à Rouen ?

Avant le cadencement, tout allait bien, il y avait des trains rapides et directs le matin et des TER omnibus permettant de desservir de manière équitable les gares de l'Eure (Val-de-Reuil notamment) et la Capitale régionale, et même Le Havre, le tout à des horaires décents. Aujourd'hui, c'est le desert quasi-général. Il n'y a même plus de train pour Le Havre, ville fortement étudiante, une correspondance à Rouen étant nécessaire.

Vous avez remarqué le train Corail Intercité qui passe à grande vitesse vers 7h35 à Vernon en direction de Rouen ? Il est quasiment vide, seulement utilisé par les quelques usagers parisiens atypiques qui travaillent sur Rouen. Vernon Train de Vie a demandé un arrêt de ce train sur Vernon : cela a été refusé en raison d'une collision potentielle avec un train en W (vide) Rouen / Oissel. Plutôt que de chercher une excuse très technique, ne peut-on pas arranger ce "cisaillement" pour permettre cet arrêt vital aux usagers de Vernon ? Cet arrêt sera un de nos cheval de bataille pour les prochains mois. Il n'est pas question que Vernon soit aussi éloigné de Rouen et du Havre

Mais une solution existe : elle a 4 roues, un moteur polluant et un coût énorme.

Ne doutons pas que de vaines promesses électorales feront leur apparitions d'ici quelques mois...

2 commentaires:

VTV a dit…

Une rumeur qui coure
En discussion en ce moment chez nos politiques Européens,"un péage aux portes de Paris" ainsi que dans les capitales européennes. La condition imposera que les transports en commun soient suffisants pour absorder l'ensemble des citoyens qui actuellement se déplace en voiture. L'Etat va sûrement se pencher sur le cas SNCF car pas de transports suffisants pas de péage pour Paris. Au vue des conditions actuelles de transports, la mise en place du péage ce n'est pas avant le siècle prochain. Le but étant de réduire la pollution.
Alors la SNCF au boulot

Anonyme a dit…

Bonjour

Plus qu'une rumeur, c'est devenu un amendement adopté par le sénat le 20 septembre 2009 qui doit être discuté à l'assemblée nationale.
Les péages à l'entrée des agglomérations sont devenu "expérimentation des péages urbains, dans les agglomérations de 300.000 habitants, pour une durée maximale de trois ans" avec mise en place des infrastructures de transport permettant le report par les collectivités.
La SNCF qui transporteur ferroviaire n'est guère impacté si ce n'est que de répondre et se faire payer l'augmentation prévisible de trafic. Par contre, RFF devra œuvrer pour déployer les infrastructures ferroviaires. Pour ce faire, dans la foulée, un amendement l'exonère de la taxe sur les plus-values immobilières.

Plus de détails en suivant les liens :
http://ameli.senat.fr/amendements/2008-2009/553/Amdt_901.html
ou
http://www.localtis.info/cs/ContentServer?c=artVeille&pagename=Localtis%2FartVeille%2FartVeille&cid=1250258907721

Bien netcordi@lement