Vendredi 8 février 2008,
Gare de Paris-Saint-Lazare, train 13113 de 18h10
C'est le dernier soir de la semaine et j'ai hâte de rentrer pour effectuer ce soir mon entrainement de natation qui me déstressera du boulot et des retards de la semaine. Oui mais c'est sans compter sur l'imagination débordante de nos amis et camarades de la SNCF, et de certains voyageurs.
Le train 13113 n'a jamais été affiché ni mis à quai à PSL comme me prévient par téléphone mon collègue déjà présent dans le 3161 de 18h05 : c'est donc dans ce V2N initialement direct pour Rouen et Le Havre, déjà bien blindé, que nous ferons les arrêts supplémentaires du 13113. Ce soir la SNCF nous offre ainsi deux trains dans un seul, et cerise sur le gâteau, la veille des vacances scolaires de la zone B (académie de Rouen).
Nous partons vers 19h35 après plusieurs hésitations : faut-il prendre le 18h45, le 18h50, voir le 19h31 ? Bon, finalement les messages de la régulation PSL nous donnent la température, tous les trains suivant auront du retard. Logique implacable. Notre train 3161 a même eu du mal à avoir un conducteur selon un message de la sympathique Chef de Bord. Hallucinant.
Et c'est parti ! A 20 à l'heure... puis plus rien car j'ai écrasé jusqu'à Mantes. Et là, nous restons 5 minutes, 10 minutes... Et je comprends assez rapidement ce qui se passe en descendant sur le quai de Mantes : les bonniérois demandent à raison de poursuivre leur voyage à bord de ce train et d'effectuer des arrêts supplémentaires et salvateurs à Rosny et Bonnières. En effet, ces voyageurs sont désormais perdus car leur correspondance est déjà partie suite à notre retard initial à Paris, et c'est avec désespoir qu'ils bloquent les portes de notre train, nous prenant en quelque sorte en ôtages.
Enfin, ça c'est ce que veut bien nous faire croire la SNCF et le chef de bord car les 20 minutes que nous allons perdre à Mantes en négociations dépassent largement les 5 minutes supplémentaires nécessaires à ces arrêts en gare de Rosny et Bonnières ! Nous étions déjà plombés par les 25 minutes au départ de Paris, qu'est-ce alors que 5 minutes supplémentaires ?
Et là on s'apperçoit que la France est un beau pays : les cow-boys et la cavalerie débarquent sur les quais rétablissant l'ordre. Des militaires équipés de FAMAS étaient même présents. Délirant. J'interroge un policier sur le déroulement de la négociation, il me répond qu'il est interdire d'arrêter un train direct. Au passage le 3161 direct pour Rouen est dévenu au départ de Paris le 13113 qui n'a jamais existé puisqu'il effectue tous les arrêts jusqu'au Havre ! Alors où est ce train direct ?
Et la cavalerie a eu raison des preneurs d'ôtages. J'ignore ce qu'ils sont devenus car notre train est parti sans eux... Cette fois-ci ces dangereux terroristes n'ont pas pû détourner notre train Normand.
Je suis arrivé pour ma part à Vernon à 19h35 et j'ai décroché de nouveau un bon de retard, le 2eme de la semaine. J'ai pû repartir ensuite pour mon entrainement de natation.