Encore un autre témoignage de notre reporter de guerre, sur le site de Paris-St-Lazare. A vous Bernard :
Vers 19h15, je passe à PSL pour voir de mes yeux la pagaille annoncée. Ma 1ère vision en arrivant en bas de la rue du Rocher est le parvis et la façade. Quel fouillis !
Il y a des motos de presse, de camionnettes TV avec leurs soucoupes paraboliques dressées sur le toit et surtout des forces importantes de police. Me frayant un passage entre les micros, les caméras et les passants/voyageurs éberlués, je me rapproche des escalators (à l’arrêt) que j’aperçois. Les portes sont donc ouvertes !
Nos dignes représentants de la Loi ne gardent pas une gare close : ils sont là à faire de la présence, de la dissuasion ou du soutènement de murs (rayez la mention inutile). Je me glisse alors entre la dizaine ou la vingtaine d’agents présents et je remarque alors qu’ils ont sorti la tenue des grands jours : matraques et jambières mais pas de casques ni de boucliers visibles.
A l’intérieur, c’est le désert. Un speaker égrène des villes, des quais et des horaires qui ont, semble t –il la gentillesse d’attendre les quelques voyageurs qui s’y précipitent. Quelques mètres plus loin, je me retrouve sur les quais où il y a 3 types de population : notre police nationale en petits groupes, des agents de la SNCF (aussi groupés, que craignent-ils ?) et quelques passagers perdus cherchant désespérément un moyen de rentrer chez eux. Cependant, je n’entends pas de cris de colères… On sent plutôt la fatigue et la résignation face à l’absurde.
Quelques trains sont à quai, mais cela n’a rien à voir avec le trafic habituel. Lorsque j’arrive sous le panneau « Grandes lignes », deux trains seulement sont affichés : Rouen et Caen. Voie 24, le 19h30 pour Vernon/Rouen est là quasiment vide et surprise, c’est un V2N (type de voiture à deux niveaux portée disparue à Vernon depuis le 14 décembre).
Je décide alors de ressortir par Amsterdam mais malheureusement je me heurte aux grilles. A travers la salle des Pas perdus, j’erre seul ou presque car je rencontre beaucoup de policiers toujours en groupe à chaque recoins : embrasures de portes, escaliers… On se sent tout de suite très à l’aise.
A la sortie, je me dirige vers les cars TV : TF1, France Télévisions, BFM, iTélé, RTL, Europe 1, tout le monde est là, une vraie réunion de famille. L’énervement général reflète le stress de la préparation du 20h.
Les syndicats savent parler d’eux, pas de doute. Puisqu’ils se sont mis en grève par solidarité avec leur collègue agressé (pauvre homme), nous pourrions les imiter : mettons-nous en grève de paiement par solidarité avec la prochaine personne verbalisé dès le matin ou avec le prochain train en retard…
Bernard
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